Scandale lors du baccalauréat dans l’académie de Lille !

vendredi 13 juillet 2018
par  SUD éducation 62

Modification artificielle des notes des candidats de terminale S ayant passé leur épreuve de sciences physiques dans un lycée de Maubeuge : erreur et incompétence en chaîne au rectorat de Lille.

Lors de l’épreuve de sciences physiques du bac 2018 dans ce lycée centre d’examen, les candidat-es se sont vus interdire l’usage de leur calculatrice du fait d’une mauvaise interprétation des consignes sur les sujets.
Une erreur, ça arrive et c’est arrivée ailleurs pour la même épreuve. Seulement, dans les autres académies ; les rectorats ont eu l’intelligence de faire repasser l’épreuve.
Mais à Lille, la rectrice a fait un choix absurde aux conséquences lourdes. Plutôt que de faire repasser l’épreuve, elle a demandé à l’inspection de gonfler artificiellement et arbitrairement les notes. Ainsi, un-e candidat-e absente s’est vue gratifiée d’une note de 9/20 ! Certaines notes sont passées de 01/20.. à 15 ou 16 ! La rectrice avait annoncée que les copies seraient traitées avec « indulgence », ici, ce n’est plus de l’indulgence, c’est de l’incompétence pure que relève cette décision. Les collègues correcteurs des copies de cette épreuve, réunis en jurys à Valenciennes le 5 juillet, ont constaté que les notes remontées l’avaient été sans qu’ils et elles soient consultés, et, pire, sans qu’ils et elles aient la possibilité de les modifier.
Résumons ; une erreur compréhensible au départ a entraîné une chaîne de décisions incompréhensibles dans laquelle la rectrice a la première responsabilité et qui démontre, malheureusement son incapacité à gérer une situation de crise : plutôt que d’assumer en sa fonction cette erreur, elle a choisi, avec les complicités des inspecteurs et inspectrices qui portent donc aussi leur part de responsabilité, de trafiquer les résultats du bac !

Sud éducation 59 constate :
 que, de ce fait, le rectrice introduit une rupture grave du principe d’équité de traitement des candidat-es du baccalauréat sur le territoire. C’est un faute.
 qu’en modifiant d’autorité les notes des candidat-es sans que les correcteurs et les correctrices n’aient leur mot à dire, le rectorat bafoue la souveraineté des jurys du bac et l’indépendance de la notation, gage de l’équité de cette dernière. C’est également une marque de profond mépris vis-à-vis des personnels concernés.
 que la rectrice assume ainsi qu’il est possible de changer arbitrairement les résultats de certains élèves par pure décision d’autorité et sans la moindre transparence. Sud éducation 59 considère qu’il s’agit là d’une forme de fraude aux examens.
 que notre hiérarchie montre donc, de fait, son incompétence voire son inutilité concernant l’organisation du travail des personnels de l’éducation nationale qui par eux-mêmes et elles-mêmes auraient géré cette situation de façon beaucoup plus transparente et rationnelle.

Nous tenons à apporter tout notre soutien aux collègues qui ont justement dénoncé cette situation indigne. Nous les soutenons également dans leur éventuel refus de cautionner cette méthode lors de la réunion exceptionnelle des correcteurs et correctrices convoqués lundi 9 juillet... alors que les résultats auront déjà été proclamés ! Cela prêterait à rire, tant de cafouillages absurdes, si cela ne remettait pas si gravement en cause des principes essentiels du baccalauréat comme premier diplôme national de l’enseignement supérieur. Cela prêterait à rire si cela ne concernait pas près de 200 candidat-es victimes de ce cafouillage.
Nous demandons à la rectrice d’assumer cette faute et d’en tirer toutes les conclusions auxquelles ces procédés indignes devraient logiquement la conduire.
Nous alertons enfin sur la possible récupération de ces fautes par le discours ministériel : non, de tels dysfonctionnements graves ne justifieraient pas davantage le passage à une notation de certaines disciplines en contrôle continu comme le prévoit la réforme du bac. Au contraire, le passage de ces épreuves du bac en contrôle continu accentuera la tentation pour les chefs d’établissements, et donc le risque réel, de magouilles et tripatouillages locaux des notes pour gonfler frauduleusement les résultats dans leur établissement.


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