Les syndicats doivent prendre leurs responsabilités + Annonces gouvernementales : Cours Macron, cours !

samedi 8 décembre 2018
par  SUD éducation 62

Communiqué Solidaires du 6 décembre 2018 : Les syndicats doivent prendre leurs responsabilités

L’Union syndicale Solidaires n’a pas signé aujourd’hui le texte rendu public par toutes les autres organisations syndicales à la suite d’une réunion qui s’est tenue ce matin.

Pour Solidaires il n’est pas possible :
 de décider qu’il est urgent de ne rien faire
 de s’engager dans des négociations à leur sens ouvertes par le gouvernement
 de condamner uniquement « les formes de violence dans l’expression des revendications ».

Cette déclaration des syndicats d’aujourd’hui est hors sol.
La colère sociale exprimée depuis plusieurs semaines par les gilets jaunes et les maigres reculs consentis ne peuvent être transformés en « négociations » de circonstances voulues par le gouvernement. Cette colère n’est plus canalisable par de faux semblants.

Nous avons proposé aux autres syndicats de construire rapidement une journée de grève générale pour peser dans le rapport de force et arracher des augmentations de salaire et des droits sociaux. Notre proposition est restée lettre morte.

Une posture d’unité syndicale qui n’évoque pas les violences subies par les manifestant-es depuis plusieurs années, et encore plus gravement depuis les dernières semaines, est inconcevable pour Solidaires.

Nous portons et continuerons à porter dans le champ syndical la parole de ceux et celles qui considèrent que la construction de convergence de luttes entre les lycéen-nes, retraité-es, étudiant-es, salarié-es précaires, chômeur-euses, et toutes celles et ceux qui se battent pour la justice sociale, la justice environnementale est à mener.

Nous appelons dès le 8 décembre à réaliser la convergence entre alarmes climatiques et sociales en étant présent-es dans la rue. Nous appelons à amplifier les mobilisations dans les secteurs où elles sont en cours, notamment par la grève, nous sommes aux côtés de celles et ceux qui, partout aujourd’hui, exigent la justice sociale. Notre Union syndicale met à disposition son outil syndical partout où cela sera jugé utile.

Communiqué Solidaires du 5 décembre : Annonces gouvernementales : Cours Macron, cours !

Il aura fallu trois semaines au gouvernement pour sortir de son chapeau des « suspensions » de mises en place de nouvelles taxes suite à la mobilisation des gilets jaunes. Et que dire de ces suspensions sinon que les taxes qu’elles concernent s’appliqueront quand même, mais plus tard... Ce gouvernement croit-il réellement que cela va calmer la colère des centaines de milliers de personnes qui mettent en avant l’injustice sociale à laquelle elles sont confrontées ?

Un moratoire de six mois, le temps de consulter sur les territoires la future mise en application des taxes prévues. Gel, pendant l’hiver, des futures hausses d’électricité et de gaz prévues au premier semestre 2019. Un gel pendant l’hiver, c’est de l’humour climatique ? Le renoncement provisoire aux nouvelles modalités de contrôle technique des voitures. La mise en place d’un débat sur la fiscalité, avec des concertations locales, pendant quelques mois, histoire de bien noyer le poisson et de se gagner un délai. Et le retour de l’ISF ? ben non. Et la hausse des salaires ? ben rien. Et celles des pensions, des minima sociaux ? toujours rien... Dans le même temps les député.es En marche votaient lundi quelques dizaines de milliards de plus pour les entreprises. Ce gouvernement dispose d’un stock inépuisable de poudres de perlimpinpin... Edouard Philippe annonce ainsi aux député.es qu’il est hors de question de laisser filer la dette publique, alors que dans le même temps, l’Elysée dépense 500 000 € en rénovation de rideaux et moquettes !

Répondre ainsi aux attentes exprimées sur le niveau de vie, après des années d’austérité pour la majeure partie de la population, de destruction des services publics et donc de leur accès, de retard pris en matière de transition écologique revient à nier la colère exprimée ces dernières semaines comme ces dernières années. Cette colère demande la justice sociale, comme élément fondamental. Elle dit l’impossibilité de souffrir plus longtemps des privations imposées par l’avidité des plus riches. Qui peut croire que ce gouvernement s’en sortira en bottant ainsi en touche aussi grossièrement ?

Pour notre Union, le mouvement syndical doit agir pour faire grandir le rapport de force, avec toutes celles et tous ceux qui luttent, sur des revendications communes : pour des mesures de justice fiscale, pour augmenter le SMIC, les salaires et minima sociaux, en renonçant à la CSG pour les retraité.es, en développant des services publics au plus près des personnes et des emplois climatiques, en taxant le transport maritime et aérien, en revenant sur la réforme des lycées, la sélection pour les étranger.es et la hausse des frais d’inscription à l’entrée de l’université, le service universel, en renonçant à la réforme de l’assurance chômage, et celle des retraites dont tout le monde comprend bien qu’elle est un leurre d’égalité...

La période doit privilégier la convergence des mobilisations sur des bases de justice sociale. Pour faire plier ce gouvernement et changer les politiques mises en oeuvre, il s’agit de construire rapidement une journée de grève générale.


Documents joints

Communiqué Solidaires - 6 décembre 2018 - (...)
Communiqué Solidaires - 5 décembre 2018 - (...)