Elections PsyEN novembre 2017 - VOTEZ SUD éducation !

vendredi 17 novembre 2017
par  SUD éducation 62

Suite à la création du nouveau corps des PsyEN, des élections ont lieu en novembre 2017 pour élire les commissaires administratifs paritaires académiques (CAPA) et nationaux (CAPN). SUD éducation se présente à ces 2 scrutins pour y défendre vos intérêts : VOTEZ SUD éducation par correspondance avant le 28 novembre (date de réception des bulletins).

PROFESSION DE FOI ACADEMIQUE

Un corps unique mais deux entités aux spécificités bien marquées

Exit les psychologues scolaires et les COP, voici venir le corps unique des psychologues de l’éducation nationale. Les Psy-EN, EDA comme EDCOSP, ont vocation à « contribuer à la réussite scolaire de tous les élèves et à la lutte contre les effets des inégalités sociales ».
SUD éducation a toujours dénoncé l’émiettement des statuts, néanmoins la réunion en un seul corps ne masque pas des champs d’intervention bien distincts, même pour l’administration : des spécificités qui restent séparées, jusqu’aux indemnités prévues.

EDA : éducation, développement et apprentissages dans les écoles maternelles et élémentaires (Psychologues du premier degré)
hierarchie directe : inspecteur/trice (IEN) de circonscription
service : 24 heures inscrites à l’emploi du temps et 1 semaine pendant les vacances scolaires selon les besoins du service
missions communes : accompagnement, psychométrie, expertise développement cognitif, psychologique et social...
missions spécifiques : expertise psychologique des élèves rencontrant des difficultés : élaboration, mise en œuvre, suivi et évaluation de mesures d’aide…
indemnités annuelles de fonction : 2 044,19 euros

EDCOSP : éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle (Psychologues du second degré)
hiérarchie directe : directeur/trice de CIO et IEN orientation
service : 27 heures inscrites à l’emploi du temps et 3 semaines pendant les vacances scolaires selon les besoins du service
missions communes : accompagnement, psychométrie, expertise développement cognitif, psychologique et social...
missions spécifiques : contribution au développement psychologique et à la socialisation des adolescent-e-s, à la réussite et à l’investissement de tou-te-s les élèves, à l’orientation pour tou-tes les élèves et étudiant-es...
indemnités annuelles de fonction : 844,19 euros

Un corps unique… dans quelles conditions ?

La création du corps unique a pu laisser croire à une prise en compte globale des besoins des élèves et étudiant-es : la présence d’un service public de psychologues indépendant-e-s de la maternelle à l’université répond à de réels besoins des personnes en formation.
Mais la réalité est bien différente. Le changement de statut a été imposé aux personnels sans concertation. Les conditions de travail se sont dégradées pour les psychologues de l’Education nationale quel que soit leur secteur d’exercice,
comme les conditions d’accueil.

SUD éducation souligne en particulier :
• un passage d’un statut à l’autre en marche forcée et sans prise en compte du
parcours professionnel ;
• toujours aussi peu (ou pas) de formation continue malgré les besoins, par exemple
sur la médiation, l’intervention en situation de crise ou la psychologie des
adolescent-es aujourd’hui ;
• un nombre d’élèves pour chaque psychologue incompatible avec une
véritable mission de psychologue.

Des psychologues avec plus de missions… et encore plus aux ordres !

Avec l’empilement des missions et le nombre insuffisant de postes la charge de travail est très lourde. Dans la nouvelle peau de psy-EN les expsychologues
scolaires et ex-COP ont toujours les mêmes missions mais s’y ajoutent encore
l’élaboration de suivis psychologiques ; l’accompagnement accru d’élèves à « besoins
particuliers » ; le soutien en situation de crise ; et une psychométrie chronophage.

Les budgets sont tout simplement ridicules. Ils ne permettent pas de renouveler le matériel indispensable (tests, revues spécialisées, informatique…). Parfois l’accueil du public pose lui aussi problème. Les choix sont très difficiles à faire. Directement confronté-es aux inégalités territoriales, les psy-EN travaillent sur des lieux
éparpillés et s’adaptent chaque jour à des équipes éducatives différentes.

Cela génère de fortes inquiétudes et parfois une réelle souffrance au travail. L’affaiblissement des RASED a déstabilisé la prise en compte des difficultés des élèves. Le transfert de missions d’orientation aux enseignant-es et le Parcours
Avenir dénaturent le service public d’orientation. Des choix politiques altèrent le sens des métiers.

La création d’un corps unique intervient dans un contexte de réformes néo-libérales dans l’éducation (réforme du collège, réduction des dépenses publiques, renforcement de la hiérarchie, fusions…). Dans cette vision utilitariste l’école n’est que l’antichambre du marché du travail et néglige l’émancipation des élèves et étudiant-e-s.

Devons-nous être les relais d’une logique d’individualisation, où des difficultés scolaires résulteraient d’une responsabilité ou d’un dysfonctionnement personnels et où l’insertion professionnelle relèverait de la seule « compétence personnelle à s’orienter » ?

SUD éducation dénonce :
 toute volonté de surcharger l’activité quotidienne des psy-EN au point que certaines missions sont parfois impossibles à remplir dans leur intégralité
 toute demande hiérarchique de faire intervenir sans formation les psy-EN sur des missions qui ne soient pas au service des élèves et étudiant-e-s
 la réduction de l’intervention des psy-EN EDCOSP dans le champ de l’orientation par le transfert aux enseignant-e-s de l’information et du conseil

SUD éducation revendique :
 la création de postes de psy-EN à hauteur des besoins (pas plus de 500 élèves par psy-EN)
 la réduction du temps de travail des psy-EN (avec la prise en compte d’une pondération pour le travail avec tout un groupe)
 une formation des psy-EN stagiaires qui prenne davantage en compte les besoins de chacune des deux spécialités, et une véritable formation continue des personnels sur temps de travail
 une gestion collégiale des CIO (nous refusons le renforcement du rôle de directeur/trice et de la hiérarchie en général)
 la mise en place de temps d’analyse de pratique indépendant de la hiérarchie
 le non-cloisonnement de la spécialité EDA et une spécialité EDCOSP qui justifie son appellation et s’inscrit dans le renforcement du service public d’orientation de l’EN dans le respect strict des conditions de travail
 une définition concertée avec les personnels des priorités des missions spécifiques de chaque spécialité
 le rétablissement d’un véritable maillage territorial des RASED et des CIO
 la titularisation sans condition des contractuel-le-s, nos collègues au quotidien et le non-recours aux emplois précaires

PROFESSION DE FOI NATIONALE

Corps unique des psychologues : Des agents doubles de l’éducation nationale !

Deux spécialités qui induisent des différences marquées

Les champs d’intervention sont bien distincts. Le premier degré pour la spécialité « Éducation, développement et apprentissages » (EDA) et le second degré pour la spécialité « Éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » (EDCOSP) :
 Les premier-e-s exercent leurs fonctions dans les écoles maternelles et élémentaires, les second-e-s dans les Centre d’Information et d’Orientation (CIO) ainsi que dans les établissements du second degré.
 S’ils et elles sont placé‑e‑s sous l’autorité du recteur d’académie, les Psy‑EN EDA mènent leurs activités sous la responsabilité d’un inspecteur de l’éducation nationale (IEN) de circonscription alors que les Psy‑EN EDCOSP le font sous celle d’un directeur de CIO (Psy-EN EDCOSP ayant la responsabilité d’un CIO) en lien avec un IEN information orientation.
Il ne s’agit pas d’un simple partage de secteurs d’intervention, mais bien d’un découpage clair du corps des Psy-EN en deux entités marquées par des différences significatives.

Des missions non interchangeables

Si les Psy-EN EDA et EDCOSP ont vocation à « contribuer à la réussite scolaire de tous les élèves et à la lutte contre les effets des inégalités sociales » (décret du 1er février 2017), leur activité professionnelle au quotidien, par les publics qu’ils ont en charge et par les missions spécifiques à leur spécialité, ne relève pas des mêmes attentes.
En effet, au-delà des missions communes aux deux spécialités en terme d’accompagnement, de psychométrie (parfois dévorante) et d’expertise, les missions spécifiques des Psy-EN EDA s’inscrivent directement dans le prolongement de la dimension psychologique des missions communes et notamment dans leur contribution aux fonctionnement des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), alors que les missions spécifiques des Psy-EN EDCOSP sont centrées sur leur contribution à l’information et à la réflexion sur les parcours de formation, les amenant à accompagner tous les élèves (pas seulement les élèves à besoins particuliers donc) comme les étudiant-e-s dans le cadre du conseil en orientation.

Un service et des indemnités spécifiques

24 heures inscrites à l’emploi du temps pour les Psy-EN EDA contre 27 heures inscrites à celui des Psy-EN EDCOSP ; en fonction des besoins du service, une semaine de service supplémentaire pour les Psy-EN EDA contre trois semaines (pendant les vacances scolaires) pour les Psy-EN EDCOSP ; 2044,19 euros d’indemnités annuelles de fonction pour les Psy-EN EDA contre 844,19 euros pour les Psy-EN EDCOSP.

Le sentiment de devoir se couper en quatre !

Les différences entre les deux spécialités du corps des Psy-EN interpellent et tendent à montrer que la création du corps des Psy-EN correspond plutôt à la fusion de deux corps préexistants, les Professeur-e-s des écoles psychologues scolaires et les Conseiller-e-s d’orientation psychologues (COP). Ce « pré-existant » est d’ailleurs l’explication donnée par le ministère pour justifier les écarts de temps de service et d’indemnités de fonction.

Ces différences interrogent sur la réelle ambition d’un ministère qui a saisi l’opportunité de la création d’un corps de Psy-EN pour afficher sa volonté de se confronter aux problèmes de difficultés scolaires.

Pour SUD éducation, la présence de psychologues (sur des missions de type EDA)à l’École, de la maternelle à l’université, peut correspondre à de réels besoins, néanmoins les réticences que nous avions exprimées lors des discussions préalables à la création du corps des Psy-EN se traduisent aujourd’hui en de fortes inquiétudes des personnels qui nous font penser que la réponse apportée est loin d’être à la hauteur des attentes suscitées. Tout simplement parce qu’il paraît évident que les ex-psychologues scolaires et les ex-COP se voient, dans leur nouvelle peau de Psy-EN, chargé-e-s des missions qui leur incombaient préalablement auxquelles viennent s’ajouter de nouvelles missions (élaboration et construction de modalités de suivi psychologiques, soutien en situation de crise…). Des nouvelles missions pour lesquelles les personnels en poste ne sont ni préparés ni formés et un corps qui, en effectif, est loin de pouvoir répondre à la charge de travail demandée. Il en résulte une forte confusion dans les services, doublée par les difficultés (réduction de moyens, fermetures…) rencontrées par les RASED pour le premier degré et par les CIO pour le second degré, avec des Psy-EN plus sollicité-e-s que jamais.

SUD éducation dénoncera :
 Toute volonté de surcharger l’activité quotidienne des Psy-EN au vu de missions actuellement impossibles à remplir dans leur intégralité.
 Toute incitation à sollicitation des Psy-EN sur des missions pour lesquelles ils et elles n’ont pas été formé-e-s.
 L’idée de limiter l’intervention des Psy-EN EDCOSP au champ de l’orientation en envisageant le transfert des missions d’information et de conseil en orientation vers les enseignant-e-s.

SUD éducation revendique :
 La création de postes de Psy-EN à la hauteur des besoins en multipliant au moins par deux les effectifs actuels
 L’uniformisation des obligations réglementaires de service et des indemnités de fonctionnement sur la base de celles de la spécialité EDA
 Une formation des Psy-EN stagiaires qui prend plus en compte les besoins inhérents à chacune des deux spécialités et une formation continue
 L’affichage clair de la priorité aux missions spécifiques de chacune des spécialités du corps des Psy-EN
 Le rétablissement d’un véritable maillage territorial des RASED et des CIO
 Le non cloisonnement au premier degré de la spécialité EDA
 Une spécialité EDCOSP qui justifie son appellation et qui s’inscrit dans le renforcement du service public d’orientation de l’Éducation nationale.

Un autre syndicalisme
Indépendant de tous les pouvoirs, SUD éducation lutte contre toutes les attaques d’où qu’elles viennent ■ Nous portons en toute autonomie nos revendications pour les personnels et le service public ■ Membres de l’Union syndicale Solidaires, nous voulons l’unité et la convergence des luttes ■ Pour nous le syndicalisme c’est rassembler les personnels, construire la démocratie à la base et l’autogestion dans la vie du syndicat ■

Une autre école, une autre société
Nos conditions de travail se dégradent ■ Notre charge de travail augmente ■ La précarité se développe ■ Les inégalités se creusent ■ Pour nous, l’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise ■ SUD éducation lutte contre le libéralisme, contre toutes les discriminations, contre toutes les inégalités ■ Pour une autre société, une autre école : publique, gratuite, laïque, égalitaire et émancipatrice ■

Une autre voix face à la hiérarchie
Dans les services, dans les commissions et dans la rue, SUD éducation est toujours sur le terrain pour défendre et accompagner tous les personnels, statutaires ou précaires, syndiqués ou non ■ Voter pour des élu-e-s SUD éducation, c’est faire entendre une voix sans complaisance ■ C’est choisir des représentant-e-s qui rendent compte aux personnels. SUD éducation ne (se) laisse pas faire ! ■


Documents joints

Profession de foi CAPA PsyEN 2017
Profession de foi CAPN PsyEN 2017