NON aux évaluations des écoles

jeudi 7 juillet 2022
par  SUD éducation 62

Quel est ce dispositif ?

Issue de la loi dite « pour une École de la confiance », massivement rejetée par la communauté éducative en 2019, cette évaluation se déroule en deux temps :
1/ un premier temps d’autoévaluation, qui a pour but « d’analyser l’école dans sa globalité » intégrant les temps scolaires (acquis des élèves, vie dans l’école) et périscolaires, y compris en faisant participer les enseignant-es de l’école, les parents, les élèves et la collectivité locale en leur faisant remplir des questionnaires de satisfaction par exemple.
2/ une phase d’évaluation externe, conduite par des personnels désignés par le DASEN et n’intervenant pas dans l’école (IEN, directeur-trice, chef-fe d’établissement, CPC, enseignant-e...),qui produisent un rapport d’évaluation.

Un nouvel outil de management pour mettre en place une concurrence entre les écoles !

L’école n’est pas une entreprise et pourtant le ministère affiche clairement la couleur en généralisant le dispositif d’évaluation initialement expérimental. La mise en place des évaluations suit ce qui se fait ailleurs dans l’Union européenne avec un pilotage par l’évaluation et les indicateurs, une affirmation de l’autorité fonctionnelle des directrices·eurs, la multiplication des primes et un premier pas vers la rémunération à la carte en fonction du « niveau d’engagement professionnel » des personnels.

Non à l’usine à gaz de l’évaluation !

Le CEE a beau assurer que le rapport d’ évaluation des écoles ne sera pas public, nul doute que la systématisation de ce type d’évaluation aura des conséquences sur les équipes en terme de projets pédagogiques, avec une fuite en avant vers des projets qui répondent aux demandes institutionnelles au détriment des réels besoins des enfants.
Les écoles vont encore se retrouver confrontées à des évaluations commandées par la hiérarchie qui n’aident en rien les équipes à améliorer la qualité du service public d’éducation. De plus, c’est encore une surcharge de travail pour les personnels, déjà submergés par des tâches qui les éloignent de leurs missions. Les conséquences d’une telle évaluation conduiraient l’école publique à la “contractualisation par objectifs” et à la territorialisation, ce qui rentre en contradiction avec les missions de service public.
L’incitation à accomplir des objectifs inatteignables au nom de l’efficacité ne peut que faire le jeu de la concurrence au détriment de la liberté pédagogique et de la souveraineté du conseil des maîtres.esses, augmentant stress et souffrance au travail, récompensant les un·es et pénalisant les autres. Cette obsession évaluative s’apparente à un contrôle des pratiques visant à adapter l’éducation à la culture de la performance issue de la gestion d’entreprise.

SUD éducation 62 appelle les personnels et les équipes à ne pas participer à ces évaluations et revendique la fin de toutes les évaluations qui ne sont pas pensées par les équipes.

Ce sont de véritables moyens dont l’école a besoin et pas d’une stratégie managériale.


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