Les salaires baissent depuis 30 ans et ils osent nous parler de revalorisation sous conditions pour maintenir les retraites !!!

jeudi 2 janvier 2020
par  SUD éducation 62

Le gouvernement veut gagner sur les 3 tableaux en même temps :
- modification des missions (voire des statuts)
- revalorisation de certains personnels (pas tous !), inférieure à la perte depuis des années, sous condition
- réforme des retraites par points.

 
 
 

1- baisse des salaires depuis 1980

Depuis plus de 30 ans, les rémunérations des fonctionnaires, donc de tous les personnels de l’éducation nationale, sont en chute libre, notamment par le fait que le point d’indice est soit gelé, ce qui est la norme de la dernière décennie, soit réévalué inférieurement à l’inflation. Le "décrochage" par rapport aux autres catégories de personnels est manifeste, d’autant que les primes dans l’éducation nationale sont dérisoires.
Ainsi, c’est une baisse d’environ 30 % de salaire net depuis 1980 que nous subissons !

 
 
 
 
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En clair pour faire le même boulot qu’un-e collègue d’il y a 40 ans, le plus souvent dans des conditions plus difficiles (puisque les missions ont été alourdies...), avec une entrée dans le métier plus diplômée, est bien, on touche 30 % de moins !

2- réforme des retraites = baisse des pensions

Puisque l’on parle un peu "retraites" en ce moment, il est à noter que les pensions, qui ne sont en réalité qu’un salaire différé (on cotise sur son salaire pendant la période "active"), ont donc baissé elles aussi depuis 1980, puisque le calcul se fait sur les derniers salaires. Et comme sont passées par là, entre temps, quelques réformes des retraites (2003, 2010), la baisse des pensions est supérieure à 30 % en moins de 40 ans.

La nouvelle réforme des retraites par points est une nouvelle étape dans la baisse significative des pensions, comme le montre le simulateur de SUD éducation.

3- revalorisation sous conditions = arnaque à la sauce Blanquer

Même Blanquer se dit conscient de ce "décrochage" dans le cadre de la réforme des retraites, alors il annonce revaloriser, à hauteur de 400 millions par an, la profession enseignante, mais en évoquant des missions supplémentaires (Blanquer cite fréquemment la formation pendant les vacances...).

D’abord, comme souvent, nombre de personnels sont mis sur la touche puisqu’on ne parle que des personnels enseignants, comme si l’éducation nationale ne fonctionnait qu’avec les enseignant-es. Sont donc exclus : AED, AESH, PsyEN, administratifs, personnels de santé, (A)TRF...

Ensuite, cette somme est ridiculement basse : elle représente, pour les 800 000 enseignant-e-s, 500 € (brut) annuel [60 € par mois] donc environ 30 € net en moyenne soit 1,5% - ce qui correspond à l’inflation moyenne de ces dernières années ! Blanquer s’engage donc en contrepartie de la baisse des pensions liée à la réforme des retraites à compenser l’inflation ! Après 40 ans de baisse continue ! De qui se moque-t-on ?

Enfin, ce n’est pas tout... Blanquer présente cela comme un geste et il attend donc des contreparties ! il est inadmissible que soit mis dans la balance une augmentation des missions des personnels alors même que les personnels ont déjà des conditions de travail déplorables - les suicides, tentatives de suicide, démissions dans notre ministère sont déjà trop nombreux. Il est donc hors de question de devoir travailler davantage alors même que les études, du ministère lui-même montre des temps de travail entre 42 et 44h par semaine.

En conséquence, SUD éducation continue de revendiquer notamment :

- une augmentation immédiate de 400 € net pour tou-te-s,
- l’abandon de la réforme des retraites par points,
- l’amélioration des conditions de travail (augmentation du nombre de postes, diminution du temps de travail...).

SUD éducation appelle les personnels à continuer et à amplifier la mobilisation débutée le 5 décembre dernier.

SUD éducation appelle les personnels à participer aux AG, à se mettre en grève, à participer aux actions décidées collectivement.

 
 
 
 
 
A noter : les économies sur la masse salariale ne se font pas que sur les salaires directs ou différés mais aussi sur les effectifs...

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Documents joints

Tract "Blanquer - 3 tableaux" (...)