AGGRAVATION DES INÉGALITÉS ENTRE NOS ÉLÈVES

La précarité grandissante de beaucoup des familles se révèle encore plus ici : la plupart des élèves seront dans la l’impossibilité d’accéder à cette technologie. Pas de matériel pour suivre les éléments envoyés pas les enseignant-e-s, pas d’aide possible par les parents, d’autant que ce sont les plus précaires qui continuent de faire tourner l’économie.
Loin de maintenir la continuité pédagogique, ce système aggrave l’inégalité sociale

CONDITIONS DE TRAVAIL DÉGRADÉES

Cette soi-disant continuité pédagogique contribue à numériser le métier et nous faire passer pour de simples technicien-ne-s. Le ministre fait croire à toute la population que l’envoi de supports numériques remplacera la présence physique des enseignant-es.
Nous appelons ces dernier-es à ne pas tomber dans ce leurre.
Beaucoup utilisent des quantités de solutions numériques différentes, beaucoup se consacrent pleinement à cette continuité pédagogique. Cet investissement est très chronophage, en ce temps nombre des enseignant-es dépassent largement leur temps de travail habituel. Cet investissement est aussi très intrusif dans la vie privée : mails personnels, images tournées à domicile, temps pris sur la
famille… L’épuisement numérique guette beaucoup d’entre nous.
Mais ne tuons pas le métier. Nos gouvernants n’attendent que cela : nous remplacer par des machines.
Il est illusoire de croire que chacun sera remercié de ses efforts dans ce moment en inondant les élèves de travail. Alors ralentissons le rythme, ne tendons pas le bâton pour nous faire battre.
Assurons un contact avec nos élèves mais ne parlons plus de pédagogie dans ce moment. Et n’oublions pas les dangers avérés du numérique pour la santé des travailleur-se-s et des élèves.

Plus que jamais dans ce moment SUD éducation revendique une autre école dans une autre société.
Mais cette école ne sera ni numérique, ni à distance !