Déclaration de SUD éducation 59 et 62 lors du scellement des urnes électroniques pour les scrutins des élections professionnelles 2018 qui se déroulent du 29 novembre au 6 décembre, au rectorat de Lille.

• À Lille, le 28 novembre 2018.

Mesdames et Messieurs,

les mobilisations, notamment dans l’éducation, contre la politique du pouvoir en place sont fortes, lacampagne électorale pour les élections professionnelles 2018 bat son plein et nous sommes réuni-es ce jour pour une « Cérémonie de constitution des BVEC, génération des clefs de chiffrement, vote test et scellement
des urnes électroniques (BVE et BVEC) »…

Quelle que soit l’issue de ce processus électoral, SUD éducation continuera à lutter pour l’égalité et à défendre et susciter les mobilisations des personnels dans l’éducation et les mouvements sociaux, avec un cadre le plus large et autogestionnaire possible, partant de la base, pour la satisfaction de nos
revendications. Vous pouvez retrouver l’ensemble de celles-ci dans nos nombreuses publications, papier ou internautiques.

Pour une meilleure répartition des richesses et des ressources naturelles, nous devons modifier le rapport de forces.

Les résultats des élections professionnelles de cette année ne sont pas rien dans ce rapport de forces.

Ceci étant, SUD éducation étant une organisation syndicale très attachée à la démocratie directe, le processus électoral nous semble largement confisqué dans l’éducation. Si les erreurs font partie du processus de progrès, les reproduire confine à l’obstination suspecte. C’est pourtant cette voie qu’a choisi le ministère en réitérant le vote par voie électronique. La baisse drastique de la participation depuis l’instauration de ce procédé ne semble pas le déranger.
La complexité du vote électronique, la perte de contrôle sur son déroulement, jusqu’à l’absurde, et l’opacité des « garanties » mises en avant sont pourtant très problématiques au regard d’un vote à l’urne physique qui ne requiert que de l’humain-e et de la vigilance.
Et que dire de la rupture d’égalité entre collègues (notamment pour les précaires) concernant les possibilités et modalités de vote ?
Pour éviter d’alourdir le propos, nous ne détaillerons pas ici les multiples dysfonctionnements relevés.

Mais, au contraire d’une élection réellement démocratique qui devrait se baser sur les idées (ici, les revendications et la pratique), c’est comme s’il fallait sélectionner les plus compétent-es au vote électronique.
Nous assistons alors à un accaparement du scrutin, une sorte de privatisation au profit de celles et ceux qui sauront ou pourront faire voter.

Nous en profitions pour demander, au moins dans cette enceinte, à ne pas subir la propagande administrative pro-« vote électronique » d’autant qu’elle peut s’avérer, sur le fond, dérangeante et, sur la forme, infantilisante.

SUD éducation fait et fera bien sûr tout ce qui est en son pouvoir pour que ces scrutins soient les plus démocratiques possible et reflètent au mieux les idées du plus grand nombre car les enjeux sont de taille ; et pour que, toutes et tous, vous soyez en mesure de voter SUD éducation afin de lutter pour une autre école et
une autre société, pour une école réellement publique, gratuite, laïque, égalitaire et émancipatrice.

Pour nous, syndicat de l’éducation et membre de l’union interprofessionnelle Solidaires, ces élections doivent aussi être le reflet des luttes à mener sur le terrain et dans la rue, pour l’amélioration des conditions de travail, contre la hiérarchie, le sexisme, le racisme, l’injustice sociale et environnementale dans un cadre
intercatégoriel et interprofessionnel le plus large possible.

Quels que soient l’endroit et le moment, le combat pour l’égalité continue !