PE en grève le 19 mars pour nos salaires, pour l’école publique !

lundi 11 mars 2024
par  SUD éducation 62

Contre le formatage des pratiques pédagogiques, pour une école qui sait s’adapter à tou·tes les élèves !
Généralisation des évaluations nationales, labellisation des manuels de cycle 2, réécriture étriquée des programmes : les différentes mesures du “choc des savoirs” correspondent à une même volonté d’encadrer très strictement les pratiques pédagogiques des enseignant·es. Selon cette optique, les apprentissages de l’école primaire se limiteraient aux “savoirs fondamentaux” et le rôle des professeur·es se résumerait à appliquer la méthode prescrite par le ministère.

Alors qu’on savait déjà que la procédure de labellisation devait concerner, à terme, l’ensemble des manuels du CP à la terminale, on a appris que la commission chargée de délivrer le précieux label “Éducation nationale” ne se contentera pas de vérifier la conformité aux programmes mais également la “qualité pédagogique et didactique” des manuels.
Pour recevoir le label, les éditeurs de manuels devront donc respecter à la lettre les consignes qui leur seront données.

Pour SUD éducation, ce contrôle étroit des outils pédagogiques est inacceptable : les enseignant·es doivent pouvoir continuer à utiliser les méthodes pédagogiques qui leur semblent les plus efficaces pour faire réussir les élèves, sans pression des inspections et sans contrainte financière des municipalités. Alors que le ministère indique que seuls les manuels labellisés seront financés par l’État, le risque est en effet grand de voir les municipalités refuser de prendre en charge l’achat d’outils pédagogiques qui n’auraient pas été labellisés.

SUD éducation rappelle son attachement à la liberté pédagogique : ce sont les enseignant·es qui sont les plus à même de choisir la méthode et les outils les plus adaptés à leurs élèves et à leur approche pédagogique.

À cette labellisation s’ajoute la généralisation, à tous les niveaux, des évaluations nationales, qui sont devenues l’outil privilégié du ministère pour réduire à des statistiques l’ensemble des questions éducatives. Le développement de ces évaluations laissent présager le pire : non seulement les élèves seront trié·es par “niveau” dès la 6e en fonction de leurs résultats mais les écoles elles-mêmes recevront un traitement différencié et, à court terme, on peut imaginer que la rémunération des enseignant·es dépendra elle aussi de ces évaluations.

Le manque de moyens et les classes surchargées entraînent déjà une dégradation des conditions de travail et une souffrance au travail des personnels qui, tant bien que mal, assurent leur mission de service public. La suppression de 650 postes dans le premier degré à la rentrée 2024 ne va certainement pas améliorer les choses.

SUD éducation continue de s’opposer à l’organisation de ces évaluations chronophages, qui formatent les pratiques et passent sous silence les vrais besoins : pour faire réussir les élèves, il faut baisser le nombre d’élèves par classe, mieux les accompagner et investir dans les écoles.