Le pacte fait pschitt

jeudi 21 septembre 2023
par  SUD éducation 62

Selon l’enquête du syndicat SNPDEN, dans 53% des collèges et lycées, c’est moins de 10% de l’enveloppe du pacte qui a été signée. Dans 30%, c’est 0 pacte signé. Dans 15%, la moitié des enveloppes a été utilisée. « À ce stade dispositif qui n’a pas forcément trouve son public » ironise Bruno Bobkiewicz dont le syndicat était opposé à la mise en œuvre du Pacte. « Cela va mettre le système en difficulté car les annonces faites ne pourront pas fonctionner. Devoir faits, le soutien en sixième et une grande partie de la réforme du lycée professionnel dépendent du nombre d’enseignants engagés ». Quant au remplacement de courte durée, là encore, au vu du taux d’absorption (nombre de pactes signés par enveloppe allouée dans un établissement), peu de chances que tous les élèves n’aient plus de trous dans leur emploi du temps.

« Il y a une forme d’allergie collective au Pacte » soutien le responsable syndical qui estime que le dispositif est mal nommé et qu’il a bénéficié d’une communication lamentable. « Faire l’amalgame entre revalorisation et Pacte était une très mauvaise idée. Les enseignants ont très vite dit non ».

En tout seulement 23% des briques ont été consommées. On est loin des 30% de profs pactés promis par le précédent ministre.

Sur les briques Remplacement de courte durée (RDC), briques prioritaires, Bruno Bobkiewicz juge que la rue de Grenelle a commis une erreur en refusant l’auto-remplacement. « Un professeur ne peut pas se remplacer lui-même. Jusque-là c’était possible en HSE. L’auto-remplacement permettait à un enseignant d’être dans une forme d’auto-gestion. S’il est absent, il se remplace plus tard en étant payé 68 euros de l’heure. Mais comme la priorité, c’est de boucher les trous, que les élèves ne rentrent pas chez eux en disant qu’ils ont eu deux heures de trou, on a interdit l’auto-remplacement. C’est dommage ».

Et puis, le SNPDEN note un changement de discours entre le ministère Pap Ndiaye et celui d’Attal. « La précédente équipe voulait consommer du pacte coûte que coûte. Aujourd’hui c’est focus sur les RDC ».

C’est dans les lycées professionnels que les pactes ont été le plus signés avec 28% des briques absorbées précise Bruno Bobkiewicz. « En Lycée Professionnel, c’est souvent car les missions étaient déjà assumées, parfois bénévolement . En collège, ce sont 25,53% et au lycée 15,05%.

Dans 62% des collèges, les professeurs des écoles interviendront sur le dispositif « soutien et approfondissement en 6ème » et 34% sur « devoirs faits ». « En tout cas, dans ces établissements, au moins un professeur des écoles assumera une de ces missions. S’il y a 7 classes de sixième, peu de chances que cela suffise… »