Il est urgent de se mobiliser pour l’enseignement professionnel !

dimanche 23 décembre 2018
par  SUD éducation 62

Bouger...

La réforme de l’enseignement professionnel a été actée suite au Comité technique ministériel du 19 décembre 2018. On assiste à une mise en œuvre au pas de charge, malgré l’opposition de la majorité des enseignant-es et sans prendre en compte le futur des lycéen-nes ou les interrogations des familles.

SUD éducation 62 continue de s’opposer à cette réforme qui démolit l’enseignement professionnel pour pouvoir fermer encore plus de postes, en adéquation avec les préconisations du CAP 2022 [1]. Cette réforme est aussi empreinte d’une idéologie réactionnaire, d’une volonté de tri social, et de réduire l’ouvrier-e ou l’apprenti-e à quelques gestes professionnels sans vision globale du métier. Avec la formation professionnelle envisagée par cette réforme, les futur-es bachelier-es auront non seulement du mal à poursuivre leurs études, mais aussi à évoluer professionnellement.

Ainsi, on passerait avec cette réforme à un bac pro en deux ans, après une seconde dite « indéterminée » fourre-tout. Une réduction drastique des grilles horaires de toutes les filières est prévue, avec 15 % de cours en moins.

De nombreuses fermetures ou fusions de sections sont prévues : ainsi au niveau national, 50 % des sections GA [2] seraient fermées, et 35 % dans l’académie de Lille. Avec les fusions et fermetures se met en place une logique de pôles, c’est-à-dire de regroupement géographique de certaines formations : certes cela permet au gouvernement d’importantes économies d’échelle, mais avec une augmentation des temps de trajet pour les élèves ou les personnels, des suppressions de postes pour les personnels, voire l’impossibilité pour des élèves de suivre la formation de leur choix.

L’apprentissage envahirait tous les lycées professionnel. Les publics lycéens et apprentis, voire adultes (« remise en emploi des chômeurs/ses à requalifier », dixit le rectorat de Lille), seraient mixés, au détriment des conditions de travail des élèves et des enseignant-es – dont le statut glisserait vers plus de flexibilité voire vers l’annualisation. Cela est prévu au niveau de l’académie en cours de fusion Lille – Amiens, ce qui renforcerait la logique de pôle.

Il est plus qu’urgent de se battre contre la démolition du LP et le tri social !

MATERIEL

 Le matériel de mobilisation de l’intersyndicale nationale de l’enseignement professionnel
 ci-dessous le tract pour les collègues, celui pour les parents et un document parodiant la communication ministérielle.

Tract réforme LP 2018 - décembre 2018 - collègues
Tract réforme LP 2018 - décembre 2018 - parents
Parodie réforme LP 2018 - décembre 2018


 
 
 
 
 
 

... avant d’être mort·e·s

Les grèves et manifestations pour la défense du lycée professionnel ne sont pas du tout à la hauteur des attaques. Et les dernières annonces du ministère sont très inquiétantes pour l’avenir du LP.

Pourquoi aller encore une fois battre le pavé ?

La réforme du lycée professionnel proposée par Blanquer, si elle est menée à terme, permettrait la suppression de milliers de postes, engendrerait la fusion et la fermeture de lycées pro dans l’académie, réduirait les heures d’enseignement pour les CAP et les bacs pros ; et l’apprentissage serait développé au détriment des formations initiales sous statut scolaire…

A courte échéance, nos statut sont menacés… Déjà, le Conseil Supérieur de L’Education (CSE) planche sur la mise à disposition à titre expérimental d’agent·e·s de l’État auprès des Régions. Nos conditions de travail risquent ainsi de devenir intenables : mixité des publics, effectifs ingérables, missions éclatées…

Selon les publications du ministère, les postes ouverts aux concours de recrutement du second degré public (CAPES, CAPEPS, CAPLP, agrégation) baissent globalement de 6%. Les disciplines les plus touchées sont aussi celles qui sont sacrifiées par les réformes en cours, en particulier la réforme de la voie professionnelle : Lettres-histoire (– 38%), Lettres-anglais (– 50%), Espagnol (– 50%), Économie-Gestion (– 50%) [3].

C’est pourquoi, lors de la réunion de l’intersyndicale nationale pour l’enseignement professionnel, SUD éducation a défendu sa position en réclamant des actions fortes notamment via la grève.

A vous de voir mais ne dites pas qu’on ne vous avait pas prévenu·e·-s !


[1Comité Action publique 2022. Le rapport est ici en version intégrale

[2Gestion administrative

[3Le choix effectué par le ministère pour les ouvertures ou fermetures de postes est en plus très cohérent avec le reste de sa politique éducative : rien pour le public, tout pour le privé ! À ce sujet, voyez le communiqué de la fédération des syndicats SUD éducation