Le 28 juin les collègues de la SEP (Section d’Enseignement Professionnel) du lycée Pablo Picasso d’Avion apprenaient par voie d’AFFELNET avec tout le mépris dont notre institution est capable à l’encontre de ses propres agents qu’il n’y aurait pas de seconde professionnelle GA (Gestion Administration) à la rentrée. L’an dernier le rectorat avait déjà bloqué la moitié des entrant-e-s dans ladite formation.

Un coup à deux bandes

Nous savions que la rentrée des LP serait difficile en 2018 : non seulement notre académie est la plus touchée par les suppressions de postes dans le secondaire mais sur les 136 ETP supprimés, 110 concernent l’enseignement professionnel.
Quelques collègues nous avaient également alerté-e-s sur les propos tenus par leur inspecteur annonçant de nombreuses fermetures l’année prochaine. Déplorant les multiples formations identiques qui ne font pas le plein, l’idée serait de regrouper ces sections à petits effectifs sur les pôles techniques les plus performants.
Apprécions ici le machiavélisme du rectorat qui dans un premier temps ferme une demi section d’une formation qui fait le plein pour ensuite l’achever sous prétexte de faible effectif !

Dernièr-e-s de cordée.

Après les APL réduites pour les plus nécessiteux, après le plan pauvreté reconduit en septembre pour cause de mondial footballistique c’est la jeunesse du bassin minier que la macronie et ses larbins sacrifient en se séparant d’elle. L’ascenseur social n’est plus en panne, il vient d’être détruit par la France des vainqueurs !
Comment peut on prétendre lutter contre le décrochage scolaire et supprimer des sections en LP ? Aucune formation n’étant substituée à celles éliminées, cela accroît la déscolarisation des jeunes, nos élèves étant souvent peu mobiles.
Quant à la volonté de regrouper les élèves en un seul et même lieu, cela revient à créer des lycées usine-à-gaz, dont la taille augmente en nombre d’élèves mais pas en surface ni en nombre de classes, compliquant la ventilation des services et dégradant les emplois du temps tant des enseignant-e-s que des élèves : dans certains établissements, ces dernier-e-s ont cours le mercredi après midi, leur interdisant ainsi de nombreuses activités culturelles ou sportives. Une discrimination favorisée par le mépris de classe !

Viser l’excellence avec moins !

L’annonce du projet de réforme de l’enseignement professionnel n’augure rien de bon pour la suite. Il prévoit une diminution de 10 % des heures d’enseignement soit 7000 postes supprimés. Cela va être compliqué de recaser les collègues particulièrement ceux/celles de GA dont 50 % des effectifs de la filière devrait disparaître.
Sallaumines est touchée elle aussi et les enseignants des deux lycées ont décidé de se battre ensemble contre cette nouvelle injustice. Fin juin un rassemblement a déjà eu lieu devant le lycée Picasso, relayé par la presse. Le jour des résultats du bac, les enseignant-e-s des deux établissements accompagné-e-s des édiles des communes concernées se sont retrouvé-e-s à Avion pour dénoncer de nouveau cette décision. Par ailleurs des audiences auprès du rectorat se sont déroulées en juillet mais elles n’ont rien donné et des AG ont dès lors été programmées pour le 31 août.

A n’en pas douter, la rentrée 2018 sera animée dans le bassin minier !