Stratégies syndicales et grève du 12 novembre...

dimanche 4 novembre 2018
par  SUD éducation 62

Sud éducation 62 relaie l’appel de la fédération à la grève du 12 novembre dans l’Education. Cependant, si les conditions sociales ne permettent pas la division syndicale, nous sommes conscient-e-s que les grèves perlées sont inefficaces et démobilisatrices.

Ils vont se promener et puis après …

Nous ne nous faisons aucune illusion sur la "réussite"de cette journée, qui permettra une fois de plus à certains syndicats d’être sous les projecteurs et ne fera pas reculer le gouvernement. Seul un confit interprofessionnel s’inscrivant dans la durée permettrait au moins de défendre nos conquis sociaux.
Il est clair que Macron et Blanquer continuent le saccage de l’Éducation Nationale, que nos conditions de travail se dégradent, que les salaires stagnent ou régressent. Cependant, ce n’est pas une énième journée de grève, décrétée par des syndicats qui ont signé moultes contre-réformes , en pleine période pré-électorale, qui y changera quoi que ce soit.

Tou-t-e-s ensemble, vraiment ?

Que ce soit sur les régimes de retraites ou contre la Loi Travail, face aux ordonnances Macron ou dernièrement à la SNCF, la répétition jusqu’à épuisement de stratégies perdantes signe définitivement la fin d’une période. Le cycle entamé en 1995, pour la défense des “acquis” et des “services publics”, avec pour arrière fond une idéologie citoyenniste et catégorielle a vécu. La récente défaite des cheminots en a ratifié l’acte de décès.

Tout est à refaire

La mobilisation ne se décrète plus par les grosses centrales... et c’est tant mieux. Elle est à construire. Et là, la base a un rôle à jouer. Les derniers mouvements qui « ont gagné » furent 1995, la grève de chômeur-se-s de 98 et la lutte anti CPE de 2006.
Un gouvernement ne cède que face à une réelle pression de la rue ou lorsque les manifestant-e-s n’ont rien à perdre.

...et il n’y aura pression de la rue que si la contestation est globale, interprofessionnelle et intergénérationnelle.

Une nouvelle réforme des retraites se profile. Préparons notre riposte, informons les gens de ce qui les attend, travailleur-se-s, précaires, chômeur-se-s, étudiant-e-s... et lorsque le moment sera venu, ne nous contentons pas de suivre les « grosses centrales », devenues coquilles vides, qui imposeront leurs dates et leurs modes de fonctionnement. Ceux-ci ont montré leur faillite en 2003. Remettons en place des moyens de lutte tels que les manifs sauvages, l’exigence d’assemblées générales décisionnelles, les blocages... Bref préparons-nous à les déborder !

Pour revenir à la journée du 12 novembre, employons notre énergie à organiser une riposte victorieuse, réunissons-nous sur nos lieux de travail (HMI, RIS) pour informer les collègues et « prendre la température » du ras-le bol.
Nous relayons l’appel de la fédération sans illusion. Cette nouvelle mascarade de promenade des drapeaux n’est qu’électoraliste.


Documents joints

tract 12 novembre 2018