Contre les réformes qui tuent notre travail, contre l’individualisme à laquelle nous pousse notre hiérarchie, nous appelons les personnels du lycée à se mettre en grève au moment des surveillances du bac, à partir du 17 juin

communiqué des sections du lycée Guy Mollet, Arras, CGT Educ’action, Snes, Sud éducation
jeudi 30 mai 2019
par  SUD éducation 62

Réforme du bac, répartition des services : la guerre de chacun contre chacun a commencé au lycée Guy Mollet.... mais ce n’est pas une fatalité

La réforme du bac apporte son premier lot de contraintes et de dégradations de nos conditions de travail. C’est tangible dans notre établissement, où un certain nombre de Conseils d’enseignement se sont mal passés, c’est le moins qu’on puisse dire. Et pour cause, la réforme impacte notre travail et nos services dès la rentrée prochaine et ce sera pire l’année d’après avec son application en terminale. Il faut travailler de nouveaux programmes, il faudra se concerter entre collègues des doublettes et triplettes de disciplines, on nous imposera un calendrier dit national d’évaluations, nous perdons encore de notre liberté pédagogique et notre charge de travail va s’accroître considérablement, sans compensation aucune. Sans parler des emplois du temps qui s’annoncent calamiteux à la rentrée prochaine avec l’alignement des doublettes/triplettes

Face à cette situation, il n’y a que deux façons de réagir :

-La guerre de chacun contre chacun

Ce qui devait arriver est en train d’arriver : dans de nombreuses disciplines, la concurrence entre collègues pour éviter individuellement les services les plus pénibles fait rage, avec celles et ceux qui resteront sur le carreau. Certain-es collègues, pour les bons et loyaux services rendus à notre hiérarchie se voient déjà accorder faveurs et privilèges de la part de l’administration, et choisissent leur service pour leur confort au détriment des autres collègues.
Ces services et privilèges sont en général rémunérés grassement à coup d’heures supplémentaires - système qui permet, au passage, de supprimer les emplois dans l’Éducation nationale. Ce comportement de fossoyeurs de notre profession nuira à tout le monde à la fin. A titre illustration, il a été aisé de faire monter l’obligation statutaire à 2h supplémentaires/semaine pour cette raison. Et pendant que nous nous déchirons entre nous, les réformes se mettent en place et notre hiérarchie se frotte les mains !

-Ou la solidarité collective

Ou nous pouvons choisir de remettre collectivement en cause ce système et d’affirmer la solidarité entre collègues. Pour ce faire, nous devons signifier clairement notre refus des réformes en cours et de ses conséquences sur nos conditions de travail. Le dialogue n’existe plus, ni avec notre hiérarchie dans le lycée, ni avec le ministère et le rectorat.
On entend souvent des collègues affirmer que la grève ne sert à rien et constitue une perte sèche de salaire car « on ne bloque rien ». Sauf... en période d’examens. Si nous ne nous mobilisons pas cette année, il sera ensuite trop tard, puisque le bac tel qu’il existe va disparaître et avec toute possibilité pour nous d’action à ce moment.
Contre les réformes qui tuent notre travail, contre l’individualisme et la guerre de chacun contre chacun à laquelle nous pousse notre hiérarchie, nous appelons les personnels du lycée à se mettre en grève au moment des surveillances du bac, à partir du 17 juin (appel national). Un préavis de grève sera déposé pour toute la période. Nous n’avons malheureusement pas d’autre choix pour nous faire entendre, face au mépris de notre hiérarchie nationale, rectorale et locale.